1) Un peu d’histoire
Depuis bien longtemps on sait que les animaux tels que les baleines, dauphins ou bien encore chauve-souris utilisent les ultrasons dans le but de trouver la localisation d’un objet.
En 1883, le physiologiste anglais Francis Galton invente un « sifflet à ultrasons ». En soufflant dans ce sifflet, l’homme ne perçoit rien alors que les chiens réagissent. Mais c’est surtout la découverte en 1880, de la piézo-électricité, par les frères Pierre et Jacques Curie, qui a permis après 1883, de produire facilement des ultrasons et de les utiliser.
Les premières études des ultrasons n’étaient pas destinées aux humains. Ainsi ils étaient plutôt utilisés durant la première guerre mondiale pour par exemple détecter les sous-marins. En 1918, Langevin l’utilise pour mesurer la profondeur et détecter la présence d’icebergs avec les sonars qui commencent à se répandre à partir de 1920 et qui sont les premiers appareils à ultrasons
Mais c’est seulement à partir de 1970, qu’on utilise les ultrasons dans la médecine. En effet Wild et Reid s’en servent pour faire les premières images de coupes échographiques.
2) Les caractéristiques ultrasonores
Avant de partir plus loin, rappelons tout d’abord la définition d’un ultrason.
Un ultrason est une vibration de même nature que le son, mais de fréquence supérieure à la plus haute fréquence audible pour un homme. Ces vibrations sont produites dans la matière à une fréquence supérieure à 20 000 Hz.
Les ultrasons se déplacent à des vitesses différentes dans les différents milieux traversés. Ils détiennent les mêmes propriétés générales que les ondes élastiques, c’est-à-dire des ondes vibratoires ou des ondes de pressions dépendant du milieu de propagation.
On peut caractériser une onde ultrasonore par plusieurs éléments bien précis.
¤ Tout d’abord sa fréquence que l’on a évoqué un peu plus haut. Il existe en effet quatre types de sons différents suivant une fréquence donnée.
Fréquence
|
Sons
|
0 à 20 Hz
|
Infrasons (inaudible pour l’homme)
|
20 Hz à 20 kHz
|
Sons audibles par l’homme
|
20 kHz à 1Ghz
|
Ultrasons (peu audible pour l’homme)
|
Supérieurs à 1 GHz
|
Hyper sons (inaudible pour l’homme)
|
· Hz= Hertz ; kHz= 10 ³ Hz et GHz= 10 ⁹ Hz
¤ Ensuite vient son impédance acoustique Z, qui caractérise la résistance qu’un milieu oppose à sa mise en mouvement lorsqu’il est traversé par une onde acoustique. Elle dépend de la masse volumique et de la compressibilité du milieu, c’est-à-dire de son aptitude à reprendre sa forme originale après déformation :
Z= √ (µ / x)
Avec : _ Z = impédance acoustique exprimée en Kg/m²/s
_x = la compressibilité du milieu en m2.s.kg-1.
_µ= la masse volumique en kg.m-3.
¤ Il y a aussi la célérité, c’est-à-dire la vitesse de propagation dans un milieu. Pour celle-ci on se sert de l’impédance acoustique. On fait le rapport entre l’impédance acoustique sur la masse volumique :
C= (Z / µ)
Avec : _c= célérité en m/s
_Z= impédance acoustique en Kg/m²/s
_ µ= masse volumique en kg.m-3.
Mais on peut très bien se servir d’une formule beaucoup plus simple :
C = d/t avec C= célérité en m/s, d= distance en m et t= temps en s.
¤ Grâce à la célérité et à la fréquence on peut maintenant déterminer la longueur d’onde λ. Celle-ci est définie par le rapport de la célérité sur la fréquence :
Λ= C/ f avec λ, la longueur d’onde en rad/m ; la célérité en m/s et la fréquence en Hz.
¤ La pression acoustique qui dépend de la fréquence de l’ultrason.
¤ Et enfin, l’intensité dont on ne parlera pas.
Voici toutes les propriétés que contient une onde ultrasonore. Après, il faut étudier la propagation des ondes dans différents milieux. Mais avant ça pour mieux comprendre faisons part de nos expériences.
3) Expériences
a) célérité des ultrasons dans l’air
Grâce à cette expérience réalisée en Seconde, nous avons réussi à retrouver la vitesse des ultrasons dans l’air donc la célérité des ultrasons dans l’air.
Le matériel dont nous avons eu besoin est un GBF, un émetteur (celui qui émet des ultrasons) et un récepteur (celui qui reçoit les ultrasons) d’ultrasons et un oscilloscope.
Le principe de cette expérience est de mettre en route le GBF où l’on branche sur celui l’émetteur que l’on connecte aussi en CH1 de l’oscilloscope. Ensuite on connecte le récepteur en CH2 de l’oscilloscope. On précise que l’oscilloscope a été réglé. Puis on prend une règle gradué et on éloigne et rapproche l’émetteur du récepteur. Puis on se fixe une mesure pour calculer la célérité.
Le montage
La vidéo:
Il faut mesurer le retard T exprimé en s. pour montrer la célérité des ultrasons. Pour cela il faut savoir à combien de carreaux correspond la salve d’ultrasons (décharge simultanée d’ultrasons) sur l’oscilloscope. Le retard T que l’on voit sur l’oscilloscope correspond au temps mis par la salve d’ultrasons pour parcourir la distance de l’émetteur au récepteur.
Pour avoir la célérité en m/s, il nous faut aussi la distance d (distance émetteur-récepteur).
Résultats
On prend distance émetteur-récepteur d= 33cm dans notre cas.
Le retard T de la salve d’ultrasons perçue par le récepteur correspond à 5 carreaux sur l’écran de l’oscilloscope. On prend un balayage de 0,2 ms.div-1. On calcule :
T= nombre de carreaux sur l’écran x balayage (s.div-1)
= 5 x 0,2 .10-3
= 1,0. 10-3 s
Maintenant que l’on a d et T on peut enfin déterminer la célérité C :
C= d (en m) / T (en s)
= 33,0. 10-2 / 1,0. 10-3
= 330 m/s
Pour conclure, la vitesse des ultrasons dans l’air est de 330 m/s.
b) célérité des ondes dans l’eau
Nous avons réussi à obtenir un appareil permettant de faire passer les ultrasons dans l’eau. Mais celui-ci coutant très cher et étant d’assez grosse envergure, nous n’avons pu le ramener au lycée et le brancher à un oscilloscope. Une vidéo pour vous montrer quand même :
Nous ne pouvons pas mesurer la célérité des ultrasons dans l’eau expérimentalement mais comme nous avons les formules de célérité et d’impédance acoustique rien ne nous empêche de le faire théoriquement.
Donc tout d’abord il faut trouver l’impédance acoustique pour pouvoir utilise par la suite la formule de la célérité.
Z= √ (µ / x) avec Z l’impédance acoustique en Kg/m²/s ; x : la compressibilité du milieu en m2.s.kg-1 et µ= la masse volumique en kg.m-3.
Or on connaît la masse volumique de l’eau µ= 1 kg.m-3 et la compressibilité de l’eau x= 4,4. 10-7 m2.s.kg-1. Calculons :
Z= √ (1 / 4,4. 10-7)
= 1500 kg/m²/s
Nous connaissons maintenant l’impédance acoustique, donc il n’y a aucune difficulté pour calculer la célérité C :
C (m/s) = Z (kg/m²/s) / µ (kg.m-3)
= 1500 / 1
= 1500 m/s
La célérité des ultrasons dans l’eau est donc de 1500 m/s.
c) expérience de la célérité des ultrasons sur la peau
Celle- ci correspond au même montage que la célérité des ultrasons dans l’air, tout fonctionne de la même façon excepté qu’à la place de mettre l’émetteur et le récepteur face à face on les met côte à côte et on met une main en face.
Schéma :
Sur l’oscilloscope arrive des salves d’ultrasons ce qui prouve que la peau réfléchit les ultrasons et par conséquent montre le fonctionnement des ultrasons dans l’échographie.
4) Propagation des ondes ultrasonores dans les milieux
On a vu l’émission et la réflexion de ces ondes ultrasonores mais pour mieux comprendre il faut aussi aborder la propagation des ultrasons, c’est-à-dire comment elles se propagent dans un milieu quelconque, par quels moyens.
Premièrement, pour permettre la propagation des ondes, il faut d’une part que le milieu environnant de la source permette la propagation de l’onde, par exemple les ondes sonores ne se propagent pas dans le vide. D’une autre part, il faut que la source soit dans un état vibratoire.
En effet, les ondes ultrasonores sont émises par une source. A partir de celle-ci, ils sont propagés et se déplacent dans toutes les directions possibles dans un milieu élastique. La propriété du milieu élastique est que la pression varie (d’où les ultrasons sont des ondes de pression) et les ultrasons se déplacent sous forme d’ondes mécaniques. Celles-ci sont caractérisées par une propagation d’énergie et ne peuvent se propager que dans ce milieu élastique.
Il existe donc deux types de propagation des ondes à travers les milieux.
On peut donc comparer le premier type d’ondes à un ressort,car il est soumis à une succession de surpressions et de dépressions et ses particules constitutives sont alors animées d’un mouvement de va-et-vient dans l’axe de déplacement des ultrasons, de type sinusoïdal.
Ce premier type correspond aux ondes longitudinales ou de compressions, qui sont caractérisées par le fait que la direction de la vibration des particules est parallèle à la direction de propagation de l’onde. Cependant celles-ci ont une particularité, elles ne se propagent que dans les solides et dans les liquides.
Le second type de propagation est les ondes transversales dites de cisaillement (on assimile ces ondes par exemple à une corde de guitare). Elles sont caractérisées par le fait qu’elles se déplacent perpendiculairement à la direction de la propagation. Ces ondes ne se propagent que dans les solides et les liquides. Mais on sait qu’en général les ultrasons ne se déplacent que dans les solides et liquides seulement très visqueux. Par contre les ultrasons ne se déplacent pas dans le vide.
Maintenant que nous connaissons comment se propage une onde à travers les milieux il faut étudier la caractéristique de plusieurs milieux pour voir dans lesquels cela passe bien ou mal.
5) Diversités et caractérisations des milieux rencontrés
On utilise des ultrasons en échographie, ceux-ci ne sont pas dangereux car ils sont de faibles puissances et donc n’abiment rien à l’intérieur de l’organisme humain et n’entrainent pas de déformations au niveau des tissus
On a vu plus haut que les ultrasons avaient une vitesse bien déterminée exprimée en m/s dans les milieux qu’ils traversent et qui correspond à la célérité C.
On a vu grâce aux expériences que la vitesse des ultrasons dans l’air est de 330 m/s alors que dans l’eau elle est de 1500 m/s. C’est-à-dire que les ultrasons ne se propagent pas bien dans l’air par contre ils se propagent très bien dans l’eau et sachant que le corps humain est composé de plus de 60 % d’eau, on comprend mieux le principe.
Faisons un tableau récapitulatif de la célérité des ultrasons selon le milieu traversé dans l’organisme:
Milieu
|
air
|
eau
|
Sang, graisse, muscle (tissus mous)
|
Célérité ou vitesse en m/s
|
330 m/s
|
1500 m/s
|
1400- 1650 m/s
|
Ces valeurs ne sont pas des certitudes ce sont des approximations. Pour les valeurs des tissus mous et des os on n’a pas pu les calculer car l’on n’a pas les compétences pour, ni le matériel.
En analysant le tableau, on remarque que les ultrasons se propagent très bien dans l’organisme humain.
Mais si les ultrasons se propagent très bien dans le corps on pourrait se demander qu’est-ce qui renvoie l’onde vers le récepteur. C’est très simple précédemment nous avons vu l’impédance acoustique, elle correspond à la résistance des tissus et est une caractéristique indispensable pour la propagation des ultrasons. Suivant le milieu traversé elle a une valeur bien précise. Faisons un tableau de l’impédance acoustique selon les milieux :
Milieu
|
air
|
poumon
|
eau
|
os
|
Tissus mous
|
Impédance (Pa . s/m)
|
425
|
0,26×10^6
|
1,48×10^6
|
1,3 à 1,7×10ˆ6
|
2,5 à 6,1 x 10ˆ6
|
En effet, les ultrasons se propagent bien dans le corps mais on remarque que dans cet organisme l’impédance acoustique est très élevée aussi ce qui signifie une forte résistance des tissus donc une bonne aptitude à renvoyer les ultrasons.
Si l’on baisse ou on augmente la température, on fait varier la célérité et la masse volumique ce qui fait forcément varier l’impédance acoustique.
Commentaires récents